Extrait son du débat qui a eu lieu le 29 novembre 2010 entre Stéphane Hessel et Jean Lacouture. Avec Lucien Attoun, directeur de Théâtre Ouvert et Benjamin Barou-Crossman qui a organisé la rencontre.
Un très jeune homme, fougueux, sincèrement engagé, Benjamin Barou-Crossman*,
a récemment eu cette idée lumineuse d’interroger ensemble deux « grands anciens »,
plus jeunes d’esprit que beaucoup de ceux
des nouvelles générations, Stéphane Hessel
et Jean Lacouture. Le 29 novembre dernier,
il a organisé une soirée intitulée « Résistance(s) » dans un lieu emblématique de l’expérimentation théâtrale en France, Théâtre Ouvert, créé sous l’égide de Jean Vilar en 1971 et dirigé par Lucien et Micheline Attoun. Pourquoi l’idée de Benjamin est-elle
lumineuse ?
Parce qu’en passant ces
deux hommes d’espoir et de combat sous
le feu des interrogations parfois naïves d’un jeune homme porteur des inquiétudes de
sa génération, Benjamin crée un courant
de transmission qui nous est aujourd’hui vital. Une passerelle nécessaire, loin de toute nostalgie, à la construction d’une autre vision de l’avenir de nos sociétés que celle promise par les ultralibéraux. Relier les paroles généreuses et combatives, nées en un temps
de reconstruction, de ceux qui résistèrent durant la dernière guerre mondiale, furent portés par les avancées du Conseil national de
la Résistance et traversèrent une époque
où l’on croyait au progrès, aux angoisses qui
traversent nos âmes devant un horizon
obscur. C’est ce dont nous avons besoin.
* Comédien et metteur en scène, Benjamin Barou-Crossman est également le fils de
Sylvie Crossman, directrice des éditions Indigène et éditrice du récent ouvrage de Stéphane Hessel, « Indignez-vous ! ».