Actes des rencontres nationales en Ile-de-France. Du 22 au 23 mai 1999.
Introduction par Nicolas Roméas et Valérie Lang.
Nicolas Roméas :
L’association Paroles de théâtre édite la revue Cassandre. Par sa pratique, elle a une distance supposément égale vis-à-vis de chaque école, chapelle, équipe, etc., qui nous permet de proposer de rassembler les énergies autour d’actions communes – c’est le souhait – et non de repartir dans les divergences qui, de toute façon, nous mèneraient dans des débats passionnants, mais infinis. Nous pensons qu’il y a déjà un certain nombre de choses qui se disent, y compris dans notre revue, de colloques qui s’organisent très régulièrement sur Théâtre et citoyenneté etc. pour que nous ne le refassions pas ici…
L’objectif, assez ambitieux, est de proposer une réflexion qui mène à l’action sur la jonction art/société. Nous avons essayé de réunir, autant que nous pouvions, des gens de pratiques artistiques différentes et des gens de pratiques sociales, c’est le cas ce matin, qui font appel à ces artistes, à ces équipes pour agir à l’intérieur de leur pratique, là où – et nous souhaitons que ce soit dit – l’art a une action spécifique, là où, tout d’un coup, dans le cadre d’une activité précise, l’art est irremplaçable. Durant ces trois jours, nous allons essayer de ramasser notre pensée autour de l’action culturelle et artistique d’une manière qui nous permette, avec l’aide de sociologues, d’historiens, philosophes, de re-légitimer en profondeur cette notion, c’est-à-dire essayer de traverser l’image dévalorisante de ce qu’on a pu appeler le « sociocu » et qui a permis de, soit s’en débarrasser, soit se satisfaire du peu d’exigence artistique… Une des choses que nous devons dire en tant qu’observateurs de la vie artistique, c’est que l’exigence artistique fait partie de l’exigence politique, et que l’efficacité sociale et politique de l’art, c’est son efficacité artistique.
On est au théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Il y a eu une sorte d’évidence à dialoguer avec ce théâtre qui a manifesté un retour assez violent de la nécessité que nos aînés nous avaient transmise de ce lien entre l’art et les problématiques sociales, et Valérie Lang nous accueille, elle va nous dire pourquoi.