Parcours d’obstacles pour Fadila
Entretien avec Fadila Laanan
Propos recueillis par Nicolas Roméas
Pour ce qui concerne la culture, la Communauté française de Belgique, pays complexe à l’identité flottante, qui vit douloureusement une multiculturalité qui peut être aussi porteuse de rencontres passionnantes, s’est élevée au-dessus de l’obstacle en plaçant à la tête du ministère concerné une jeune femme née en Belgique, mais d’origine marocaine, Fadila Laanan, issue du Parti socialiste de Belgique. Avec une belle énergie, Fadila est décidée à bousculer un certain nombre de pesanteurs, qui, pour une bonne part, ne sont pas éloignées de celles que nous connaissons. Son premier outil pour mettre les problèmes à plat a été l’organisation d’états généraux de la culture.
Cassandre : En lisant vos textes autour des états généraux de la culture en Belgique francophone, on a le sentiment que vous essayez de manier la langue officielle imposée par vos responsabilités, sans pour autant perdre une pensée imprégnée de sensibilité. C’est quelque chose qui disparaît souvent des dossiers et des discours, ou alors on noie les problèmes derrière un nuage.
J’ai l’impression que vous voulez éviter ça.
Fadila Laanan : C’est un trait de ma personnalité et de mon histoire. Je viens du secteur associatif. À l’âge de dix-huit ans, je me suis impliquée comme bénévole dans des associations. C’est à travers ce parcours associatif que j’ai souhaité aller vers la politique, parce que je voulais être dans une action positive. Quand on est dans
l’associatif, on peut revendiquer des choses, demander que l’on change notre société, modifier une série de choses pour mieux vivre, on peut crier haut et fort, mais ceux qui décident, ce sont les politiques. En me retrouvant de l’autre coté de la barrière, je me suis rendu compte que je ne pouvais reproduire le schéma que j’avais toujours contesté. Je n’ai pas envie de mentir aux gens. J’essaye de coller à la réalité, et de montrer
ma considération envers les acteurs culturels
et audiovisuels qui en ont marre des mensonges et des promesses non tenues. Je préfère un discours parfois décevant et je ne veux pas promettre quelque chose que je ne pourrais réaliser.
Nous avons eu un exemple en France, Catherine Trautmann. Elle a essayé de ne pas tricher en passant d’un monde à l’autre, de ne pas perdre en route les bagages du réel. Son mouvement a été stoppé.
Avant que je ne vienne à cette fonction, le président de parti qui m’a désigné à cette fonction avait inscrit dans son programme électoral l’organisation des états généraux de la culture. Il avait pris cet engagement vis-à-vis des acteurs culturels.
J’ai un mandat très clair. J’y mets ma touche personnelle et ce que je peux apporter à la réflexion, mais j’assure le suivi de quelque chose qui a été promis et mis en œuvre par nous. Il était indispensable de revoir fondamentalement les priorités des politiques culturelles en Communauté française, même si cela ne permet pas de refinancer
le budget de la culture.
L’argent, ce n’est pas tout. Au cours des vingt-trois rencontres que j’ai organisées, une des premières revendications des acteurs était le refinancement. Mais, au-delà de ça, on entend aussi : « Pourquoi ne pas fonctionner autrement, pourquoi doit-on attendre un temps incroyable avant d’obtenir nos subsides ? » Lorsque je signe
la décision de subventionner une institution, cela prend un temps incroyable avant que l’argent ne soit sur les comptes. Les opérateurs culturels doivent emprunter des sommes à la banque et payer des intérêts avec l’argent destiné à la
culture. Ce sont des choses qu’on peut simplifier. Je pourrais dire à mon administration : « Arrêtez d’exiger cinquante exemplaires de ceci ou cela. Essayez, lorsqu’une décision est prise, d’assurer un suivi rapide. » Il y a des choses qui ne coûtent pas d’argent et qui améliorent le quotidien des acteurs culturels.
Il y a eu un autre temps important, dans le cadre de ces états généraux. À un moment, j’ai « lâché » les chiffres de la culture (j’emploie ce terme, parce que c’est comme ça que ça a été pris), et j’ai dit : « Nous n’avons rien à cacher, voilà comment nous avons utiliser les moyens publics pour la
culture, voilà quels sont ceux qui ont reçu de
l’argent et combien. » Il y a eu une levée de boucliers des « opérateurs phares », qui ont dit :
« Mais enfin, il ne faut pas parler comme ça, maintenant les acteurs moins importants vont se dire : pourquoi est-ce qu’il a autant, et que moi je n’ai que le tiers, ou le douzième ? » Mais il faut être transparent. Pourquoi tel opérateur reçoit-il tant d’argent ? Derrière cet argent, il a une série d’obligations de service public à assumer. Et ces moyens doivent être justifiés, j’ai besoin de savoir où va l’argent, quelle est la marge qui va réellement à
la création, à l’artistique. Je n’ai pas peur d’aller
au bout des choses, et il arrive que certains mandataires locaux paniquent. Ils se disent : « Elle va retirer des moyens à des opérateurs qui sont dans nos circonscriptions, et cela va poser problème. » Mais il faut absolument avoir une éthique dans la manière dont on travaille, c’est fondamental.
Est-ce que cela signifierait un manque de confiance vis-à-vis des artistes en tant que gestionnaires, et leur remplacement par de purs gérants, avec ces notions qui ont été développées chez nous, comme l’« ingénierie culturelle » ?
Non. Être transparent sur les chiffres de la culture, c’est faire confiance aux artistes. Nous disons : « C’est parce qu’on vous fait confiance qu’on veut savoir comment vous utilisez les moyens financiers et s’ils ne sont pas utilisés à l’artistique en tant que tel, il faut rééquilibrer. » C’est une priorité en matière de politique culturelle.
L’artistique, c’est aussi la manière dont on reçoit les gens, dont on peut échanger, ne pas se séparer d’eux après…
C’est ça. Je ne dis pas qu’il faut faire des choses simplistes, mais il faut que les institutions culturelles et les artistes fassent de la création en faveur d’un public, et pas seulement pour qu’ils puissent dire : « J’ai créé tel spectacle, je suis très heureux de l’avoir fait », par narcissisme.
Nous posons cette question dans le cadre des états généraux. Parfois, il y a une réaction de révolte quand on leur dit : « Pour qui créez-vous ? Est-ce que vous créez pour vous-mêmes ? Si c’est le cas, inutile de dépenser autant de sous pour ça. » Et il est arrivé qu’on me réponde : « Vous n’avez pas à vous mêler de la création artistique. Nous savons, nous, artistes, ce que nous devons faire. » Il faut quand même une volonté du public, ou au moins un besoin d’aller vers cette création, les deux sont liés… Je n’ai pas décidé à l’avance de ce à quoi on allait aboutir. D’un côté, il y a ces gens qui vous félicitent d’avoir lancé ce travail, et d’autres veulent conforter leur position d’institutions culturelles « phares », et pour qui il ne faut pas changer les habitudes. Mais il y a des acteurs culturels qui sont enthousiasmés par cette façon d’avancer sans tabou.
Il y a derrière tout cela une certaine guerre sociale, masquée, voilée, consensualisée, dans le monde de la culture. Mais si l’on y regarde de près, il y a des féodalités.
Il y a un mépris. Je ne veux pas dévaloriser
la culture, je ne veux pas que du divertissement populaire. Il y a un devoir de former, d’éduquer le public, mais en même temps, je ne veux pas que ce soit élitiste et fermé. On ne peut se satisfaire de pôles d’excellence fermés à nos concitoyens. Nous avons le devoir de faire en sorte que la majorité des gens puissent pousser la porte d’un théâtre, d’un opéra, et qu’ils aient envie d’apprendre, de comprendre et d’aimer ça.
C’est un peu dans l’idée de ce qu’on appelle en France l’éducation populaire. On peut d’ailleurs se demander si « éducation » et « populaire » restent les bons termes.
Oui, chez nous on appelle ça « éducation permanente ». Et on ne peut pas éluder ce qui vient du peuple lui-même. Les cultures urbaines ont été imposées par le public, par le peuple. Cela fait partie de l’évolution de la
culture de notre société.
En Communauté française, nous portons une attention particulière à cette culture urbaine. Il y a des acteurs
qui existent, et il y a un public qui suit. On ne peut pas mépriser cela. Il faut naviguer entre les pôles de référence et une culture urbaine qui fait partie de notre environnement.
On est souvent incapable de voir les choses au moment où elles jaillissent… On a besoin de pensée, de références qui s’imposent à l’esprit de chacun.
Il faut parfois bousculer certaines personnes qui ont peur du changement. Ce sont des choix qu’un politique doit imposer comme faisant partie du champ culturel, au même titre que l’opéra ou la musique classique. Si le politique n’apporte pas d’éléments de coexistence, on n’avancera pas.
Chacun de mes prédécesseurs a créé une série d’institutions culturelles, parce qu’il croyait que c’était justifié, et aussi pour laisser une trace. Je ne veux pas laisser de trace de ce type. Je n’ai pas envie de surajouter à ce qui existe. Ce que j’ai envie de faire, c’est évaluer ce qui existe pour voir si effectivement il est justifié de le soutenir de cette façon. Je serai peut-être impopulaire, mais je suis prête à aller jusqu’au bout. Ces états généraux sont une étape importante. Je demandais
aux acteurs : « Dites-moi comment vous voyez les choses ! Si vous étiez à ma place, comment feriez-vous comment, vous, refonderiez-vous les priorités ? » Je ne dis pas : « Tenez, voici l’argent, débrouillez-vous avec. » Je dois me fonder sur des contributions pour aboutir à une refondation des politiques culturelles. Je n’ai pas le droit
à l’erreur. Au début, je m’attendais à des revendications individualistes où chacun vient défendre sa boutique. J’ai été agréablement surprise.
Vous êtes prise dans un contexte difficile, qui oblige à travailler avec d’autant plus de profondeur et de justesse sur ces questions de passage d’une culture à l’autre, car c’est une fonction de la culture qui chez vous contient une certaine violence. Cela doit vous amener à des frontières invisibles dont vous ressentez les contours…
Oui, notre société est diversifiée, elle est multiculturelle et mon histoire personnelle est riche de deux cultures. Je suis d’origine arabo-musulmane mais je suis Belge. J’ai à cœur de ne pas être le porte-drapeau d’une communauté, mais d’être la ministre de tous les citoyens. Évidemment, j’ai une sensibilité particulière à l’égard
de ma communauté d’origine, je connais sa problématique, ses revendications, son quotidien. Mais ça n’est pas pour ça que je vais être la ministre d’une communauté. Je suis belge et ministre de la Culture pour tous les Bruxellois et tous les Wallons de Belgique.
Cela vous porterait à favoriser des équipes, comme celle du Kunsten Festival des arts ou des compagnies comme Dito Dito et Transquinquennal, qui font des choses transfrontalières et audacieuses ?
Je suis très ouverte à ça. Lorsqu’on me demande : « Qu’est-ce que vous aimez ? »,
je réponds : « Ce ne sont pas mes goûts personnels qui comptent. » Il faut être au-dessus de la mêlée, il faut gérer ces dossiers avec objectivité et rigueur. En Communauté française, nous sommes soutenus par des instances qui émettent des avis sur les dossiers. Elles sont en général composées d’experts. Je ne suis pas là pour dire : « J’aime ça, je n’aime pas ça, j’aime le hip-hop, je n’aime pas la musique classique »… Il y a des critères de qualité, d’accessibilité… Et si une troupe remet un dossier, il faut que les experts se déplacent pour voir ce que fait la troupe.
Comment un ministre d’un petit pays, lui-même fragmenté par des frontières culturelles complexes, peut-il porter une volonté de vraie politique culturelle sans que ça ne soit détruit de l’intérieur et de l’extérieur ?
Le dossier de la diversité culturelle est repris par la Commission européenne, et plusieurs États membres considèrent comme très important que la convention soit signée à l’Unesco, pour que les biens culturels ne soient pas considérés comme des marchandises. Sur ces aspects fondamentaux, un petit pays comme le nôtre ne peut faire porter sa voix que s’il est soutenu par de plus grands. Sur la diversité culturelle, nous sommes notamment soutenus par le France et par l’Espagne. Mais par rapport aux politiques culturelles, l’Europe n’a pas grand-chose à dire, la culture fait partie intégrante de l’identité d’une nation, ce n’est pas une matière à gérer au niveau de l’Union européenne.
C’est contradictoire avec ce que vous dites dans votre texte : vous parlez de la culture comme étant moteur de la rencontre…
Mais si nous n’avions pas une action sur nos politiques culturelles, elles seraient noyées au sein d’une structure qui ne mettrait pas la priorité sur cette culture diverse, qui doit correspondre au paysage citoyen de chaque nation. La Belgique est multiforme, et si nous nous débarrassions de ces politiques au niveau de l’Europe, elle n’aurait pas cette compréhension totale de notre culture.
Oui, mais les services publics européens seront de plus en plus fragilisés si, à chaque fois, on les considère comme une « entrave à la libre concurrence »…
C’est là-dessus que l’on doit se battre tous les jours. Par exemple, nous avons eu un grand débat sur les aides d’État pour les télévisions. On parle d’entrave à la concurrence… Mais ça n’est pas possible de conserver des opérateurs de service public, avec des missions d’information, d’éducation, d’éthique, etc., sans les soutenir financièrement. Il ne resterait que des télévisions financées par la publicité, qui ne feraient que de la télé-
loisir et poubelle. Nous devons mener des combats au niveau de l’Europe pour soutenir des opérateurs de services publics qui ont des missions importantes à remplir dans nos États. Chacun doit affirmer son identité culturelle, mais notre culture a évolué avec l’arrivée d’autres cultures.
Quand on parle de culture européenne, ce n’est pas une culture unique, c’est une culture composée d’une diversité énorme. Il faut que nous puissions exister dans nos propres identités sans que ce soit fermé. La culture, si elle ne rayonne pas, c’est inutile. C’est là que porte le débat sur la diversité culturelle. C’est un débat mondial.
Vous avez en Belgique une certaine liberté, en ce qui concerne l’usage de l’espace public. Je me souviens du travail d’équipes, ici à Bruxelles, qui travaillent sur l’usage de lieux abandonnés, qui deviennent des lieux de partages.
Oui, nous avons un festival, Couleur café, qui s’est mené pendant des années sur un site déserté qui s’appelle Tour et Taxis, où il y avait les anciennes douanes des Chemins de fer. Ce lieu a été remis en action avec un festival de musiques qui accueille des groupes du monde entier. Des gens qui viennent de partout pour assister à un moment magique de partage, de solidarité, avec des échoppes qui vendent de la nourriture, des vêtements, des objets d’arts… Des acteurs culturels réinvestissent l’espace public et nous devons porter une attention particulière à cette démarche.
Frie Leysen me disait qu’elle faisait aussi son festival pour les immigrés qui tiennent des épiceries dans le quartier où elle travaille. Est-ce que cela fonctionne ? Prend-on vraiment en considération la culture de gens que l’on a tendance à considérer uniquement comme de la main d’œuvre ?
Beaucoup de projets intègrent des gens qui ne sont pas des artistes ou des acteurs culturels actifs, mais qui sont intégrés dans des projets théâtraux ou artistiques. Quand on participe à ce type de projets, on redevient quelqu’un, on est pris en considération. C’est une façon positive d’intégrer des gens, même si, au-delà de ça, il y a des discriminations à l’embauche. Le quotidien est difficile, mais il y a une volonté de devenir quelqu’un par la culture.
Vous êtes attentive à ce que la culture,
ça ne soit pas le « tout culturel », vous dites ça plusieurs fois…
Dans le secteur de ce que vous appelez l’« éducation populaire » et que nous nommons « éducation permanente », nous sommes sollicités par tout et n’importe quoi. Ce n’est pas à moi de dire : « c’est culturel, ou ça ne l’est pas », mais souvent, quand les gens sont désespérés, ils veulent faire passer
l’image que c’est une activité culturelle. Il faut trier. Je ne vois pas pourquoi il faudrait soutenir toutes les chasses à cour… Je ne parle pas des cultures urbaines ou du slam, qui sont un élément de la
culture en tant que telle. Mais le collectionneur de timbres, je peux trouver ça sympa, mais je ne suis pas sûre qu’il faille aller jusqu’à le subventionner.
Est-ce que la question budgétaire ne va pas finir par se poser ?
Oui, les attentes du secteur sont telles qu’à un moment donné, si je n’apporte pas des moyens supplémentaires, je vais droit au casse-pipe.
Mais vous ne pouvez pas agir là-dessus.
Ça dépend de la conjoncture propre à
la Communauté française, et de l’obtention de nouveaux moyens. S’il y a des moyens nouveaux, j’en revendiquerai pour le secteur culturel et audiovisuel, c’est clair. Au-delà de ça, je souhaite agir sur l’accessibilité de la culture au plus large public. Il faut rééquilibrer des moyens qui sont dispersés, et faire en sorte qu’ils permettent au public d’accéder à la culture de manière large. Il y a aussi l’aspect du fonctionnement de la culture. Je mets en place des structures qui permettent d’examiner des projets qui touchent à la fois à la danse, au théâtre, à la musique, etc. Un acteur qui arrive aujourd’hui avec un tel projet doit frapper à toutes les portes et il se fait remballer. Je suis aussi très attentive à la question de la culture à l’école. Les jeunes ont de moins en moins l’occasion de bénéficier du service public de la culture.
À l’école, ils n’ont pas de formation, leurs parents n’ont pas l’occasion de les initier à cela. Il faut que des moyens soient placés dans les projets de la culture à l’école. Une autre chose importante, c’est la diffusion à l’étranger de nos créations. Les artistes disent : « Lorsqu’on doit aller faire un spectacle à l’étranger, c’est une galère pour partir, on doit le faire sur nos deniers propres. » Là aussi, on peut faire des efforts. Ce sont des choses sur lesquelles on peut avancer vite.
Et sur le statut de l’artiste ?
C’est un dossier très compliqué chez nous. Et la Communauté française n’est pas compétente sur ce dossier. J’ai des contacts réguliers avec le gouvernement fédéral, notamment le ministre des Finances, et nous avons mis en place un groupe de travail pour travailler sur le statut des artistes… Chez nous, le chômage est le grand sponsor des artistes. Vous avez les intermittents, mais ici, c’est la catastrophe… Soit ces gens sont contractualisés dans une relation de travail à temps plein, soit ils doivent travailler comme indépendants. Ils vont travailler un mois et puis pendant six mois, plus rien, le chômage. Je trouve insupportable de laisser nos artistes dans une situation aussi grave.
Sur l’emprise de l’argent privé, c’est-à-dire sur la demande de retour sur investissement, avez-vous les moyens de résister ?
Chez nous le mécénat n’est pas organisé.
Vous avez des publicitaires, et aussi des entreprises qui souhaitent aider tel ou tel projet. Cela ne suffit pas pour boucler le projet. Si les moyens publics n’étaient pas là, ça ne se ferait pas.