Carnet intermittent (Tintin en Aillagonie)

Par Sylvie Clidière, Stéphane Ripoche et Valérie de Saint-Do

 Sur le protocole, tout aura été écrit : ses contradictions, ses injustices,
son manque de lisibilité et son inefficacité ont été maintes fois démontrés notamment par le film Nous avons lu le protocole. Mais le combat prit vite une autre dimension, fût-elle balbutiante : chacun sentait obscurément qu’au-delà d’une remise en cause d’acquis sociaux, une certaine conception historique du rôle des politiques publiques de la culture était attaquée. D’où le lien immédiat, même s’il fut d’abord plus instinctif que réfléchi, avec d’autres mouvements sociaux, et l’implication des Précaires associés
dans une réflexion générale sur la précarité.
Observateurs extérieurs, attentifs et bienveillants, nous avons arpenté plusieurs terrains : la Bretagne et Strasbourg pour Stéphane Ripoche, Chalon pour Sylvie Clidière, Avignon, Lussas, le Larzac et Uzeste pour Valérie de Saint-Do. Notre vision fut fragmentaire et subjective, mais nous n’en avons pas moins constaté la continuité des réflexions animant le mouvement.
 

En Bretagne avant l’orage

12 juillet. L’arrivée en Bretagne démontre qu’ici aussi le soleil brille, loin des clichés pluvieux attachés à la région. Mais l’embellie solaire ne résiste pas longtemps et d’autres clichés obscurcissent les ondes. « Il faut empêcher l’invasion des extrémistes de la CGT… », énonce une radio locale.
Le vendredi suivant, 18 juillet, doit débuter le festival des Vieilles charrues. Le festival de Carhaix tente d’échapper à l’annulation, sort qu’ont connu d’autres événements culturels suite au mouvement des intermittents. Ceux qui travaillent aux préparatifs votent la grève et suivent la journée d’action nationale du 8 juillet, avec le soutien du festival et comme slogan « oui aux Vieilles charrues – avec les intermittents – oui aux festivals bretons ».
Mais les organisateurs décident d’utiliser tous les arguments pour maintenir le festival. Ils présentent les Vieilles charrues comme un festival militant, autofinancé à 95 %. Il s’agit pourtant de l’un des plus importants événements de musiques actuelles. Si le festival repose en grande partie sur le bénévolat, ce n’est pas uniquement pour des raisons éthiques. De l’argent est reversé par les Vieilles charrues à chaque association au prorata de la mise à disposition de bénévoles pour le festival. Les associations, qu’elles soient culturelles, sportives ou autres, sont ainsi partie prenante du festival. La réaction
à l’encontre des grévistes se comprend aussi par cet aspect financier.
Les organisateurs expliquent que l’annulation signifierait la mort de ces charrues déjà vieillissantes. Pourtant l’assemblée générale de l’association a voté en février l’apport de 460 000 euros pour la rénovation du château de Kerampuilh situé face au site du festival. L’argent ne semble pas manquer à ce festival militant. Mais surtout, les organisateurs, dont le président d’honneur et maire de Carhaix, M. Troadec, jouent une musique qui, si elle se veut actuelle, n’en a pas moins l’air régionaliste. L’argument qui va faire la différence est celui de l’économie régionale. Les festivités deviennent celles de toute une région…
à force de pression. Appel à la population par haut-parleur et tribune publique improvisée du maire de Carhaix pour la formation d’un groupe de défense du site jour et nuit. Manifestation, sous forme d’une chaîne humaine, pour empêcher toute invasion des grévistes. La phrase lancée sur les ondes le samedi de mon arrivée semble
résonner désagréablement dans la région. Appel à signature d’une pétition pour le maintien des Vieilles charrues. Refus de la tenue d’AG avec débat contradictoire au sein du festival en présence de membres des différentes coordinations de la région. Finalement le festival sera maintenu, les intermittents des Vieilles charrues votant pour à 112 contre 10.Pendant la semaine passée à Plounéour-Ménez, les intermittents
sont venus nous rencontrer, débattre et faire la fête dans le gîte où j’étais installé avec des militants libertaires. Hormis leur combativité, c’est aussi le dégoût des méthodes utilisées par les Vieilles charrues qu’ils ont exprimé. Même si l’annulation de festival n’est pas la solution miracle, ceux qui vivent grâce au travail des intermittents se doivent de respecter leur mode d’action. Mais peut-être que tous les acteurs culturels n’ont pas les mêmes intérêts ? Choisis ton camp, camarade…

15-23 juillet : Bons baisers de Chalon

Paris, 15 juillet. J’écoute la radio. Les festivals d’Avignon, d’Aix et de La Rochelle sont annulés. On en parle beaucoup. Les scènes estivales d’Albi et Les tombées de
la nuit, à Rennes, où je voulais voir la dernière création du Théâtre de l’Arpenteur, aussi. On en parle moins. Les arts de la rue m’intéressent, à cause de leur inscription dans l’environnement urbain et de leur rapport cru aux spectateurs. Forcément saisonniers, pour beaucoup dépendants du bon vouloir des instances municipales et régionales,
peu subventionnés malgré une reconnaissance ambiguë, ils sont précaires parmi les précaires. Je ne sais pas encore qu’à Rouen, des intermittents venus de Sotteville ont été molestés par les CRS et mis en garde à vue. Informations prises, Chalon dans la rue semble maintenu, avec un nombre impressionnant de compagnies in et off, un programme riche en créations et des rencontres professionnelles portant sur la formation, l’écriture, la diffusion…
Arrivée à Chalon le 16, dans l’après-midi. Camping plein, comme chaque année. J’attrape, dans le stade des Prés-Saint-Jean, un quartier populaire périphérique, un morceau de la représentation du Tréteau des ménestrels (alias ironique de Royal de Luxe), Solde.
La fable est d’actualité : une troupe fauchée présente deux pièces pour
le prix d’une. La réalisation est cocasse à souhait mais la parodie du théâtre « de salle » (Shakespeare et Molière), rengaine du spectacle de rue, m’agace un peu. Au retour vers le centre-ville, voici un nouveau « spectacle » : une assemblée générale dans l’herbe du parc Nouelle.
Le propos est grave, il s’agit de décider de la grève immédiate.
Les visages sont tendus, les paroles enflammées. Je suis partagée entre l’émotion, le sourire devant les envolées lyriques d’un tribun au regard bleu et l’insistance d’un obstiné à voter toutes les minutes, et la gêne à entendre un manipulateur inviter les partisans de la grève à se placer en haut de la pente, les autres en bas. « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt », dit un proverbe chinois. Pendant que certains vont « mettre la pression » au cocktail d’ouverture du festival, je me glisse dans la foule ordinaire pour apercevoir la fin de Pass’partout, présenté par Générik Vapeur. Un feu d’artifice de petits papiers jaillit sur fond de ciel. On les attrape au vol, on les ramasse, on y lit, parmi des fragments de poèmes et des sentences comiques, des informations sur la situation des intermittents et la marchandisation de la culture.
Le lendemain, c’est l’affrontement, la déchirure générale. Tous sont contre l’accord mais les stratégies diffèrent. Les « radicaux » prônent la grève totale, avec piquets s’il le faut. D’autres pensent qu’il faut jouer, que la souplesse du théâtre de rue permet d’inscrire au début, à la fin ou dans le spectacle, des moments d’information et d’échange avec
le public. Ils sont accusés de protéger leur « bifteck », voire traités de « jaunes » ou de « collabos ». L’après-midi, un groupe d’« enragés » perturbe la représentation de Royal de Luxe. Jean-Luc Courcoult annule tout, ulcéré. La dissension me semble recouper la fragile hiérarchie entre in et off, entre « crocodiles » et « jeune garde ». Elle existe aussi à l’intérieur des compagnies. Les spectateurs s’amassent devant les affichettes hâtivement manuscrites pour savoir qui joue.
Les off-off continuent à faire modestement la manche sur les trottoirs.
Vendredi est le jour du grand retournement. Vers midi, lors du « point-presse » quotidien dans la cour du Carmel, Barthélémy Bompart, de Kumulus (ou Philippe Nicolle, directeur de 26 000 Couverts, je ne sais plus) présente les grandes lignes de
« l’Appel du 18 juillet ». « Nous avons fait grève depuis le 27 juin
à Sotteville-lès-Rouen […] »,disent ses auteurs, « […] nous n’avons pas encore gagné la bataille, mais dans la lutte en cours, nous avons le devoir de conserver notre outil de travail, notre espace de parole et notre force de relation au public. Il s’agit maintenant de les transformer en outil de lutte. […] Nous refusons les frontières qui nous
divisent, nous luttons pour la même chose […] » Ils appellent à occuper artistiquement la ville pour une durée indéterminée, ils y invitent les artistes des autres festivals, des autres régions.
Je suis enthousiasmée par cette façon de retourner la rétention en don, je rêve une effervescence somptueuse, un luxe au sens où l’entendait Georges Bataille… L’après-midi, des ultra-grévistes empêchent la représentation de 26 000 Couverts, la Fédération des arts de la rue, inquiète des fractures douloureuses au sein des compagnies, demande aux organisateurs d’arrêter le festival (où étaient donc Pierre-et-Quentin ?)
L’AG du soir répond à l’« Appel », des décisions sont prises : faire desamedi une journée sans spectacles, appeler public et artistes à se rassembler chaque soir devant l’hôtel de ville pour pousser un cri « primal » unanime, commencer l’occupation artistique lundi. Et Michel Crespin dessine à grands traits les préparatifs d’un événement surprenant.
Je garde de samedi un souvenir heureux. C’est d’abord la performance scénographiée par Crespin, Nus, mais justes. Brève, précise : une théorie d’artistes s’aligne devant l’hôtel de ville. Ils se dévêtent, restent un temps immobiles, démunis et dignes, valsent une minute avec des spectateurs consentants, se rhabillent et partent. Plus tard vient le premier cri collectif, sans contenu défini mais intense, puis un bal charmant, dans une enceinte ouvragée.
À partir de lundi, tout s’accélère. Ces gens de la rue ont une capacité incroyable d’organisation immédiate. Sans plus d’infrastructures festivalières, un chapiteau sert de QG, les tâches sont réparties, des Chalonnais offrent des hébergements, le Prisunic de la nourriture… Jean-Georges Tartar(e) (qui, il y a quelques jours tirait le wagon de Pass’partout), barbe au vent et écharpe rouge en baudrier, inaugure l’occupation-
préoccupation de Chalon par un discours mémorable. Cela commence par : « C’est entouré de spectateurs que l’acteur a la sécurité sociale » et finit par : « Rendons à l’espace de contestation qu’est la rue ce que le théâtre de rue lui a pris. C’est pourquoi, ce soir, nous inaugurons ce qu’hier personne n’augurait, Chalon réinventé, recréé, Chalon, ville préoccupée de demain. » Des troupes amies arrivent, l’Unité, Transe-express, Ritacalfoul… Chaque soir, le cri s’amplifie, chaque jour une nouvelle manif-spectacle sillonne la ville : celle de la « France réac » avec tenues BCBG, skinheads, grognards napoléoniens et cortège médiéval (Alain Finkielkraut, qui n’y était pas, n’a pas aimé, mais pas du tout), celle, sportive, des « intermittents pas feignants »… D’un jour l’autre, les préoccupations sociales s’affirment : inventer un « parrainage » inédit entre acteur et spectateur, intervenir à l’entrée des usines, à la gare, dans les quartiers défavorisés…
Le premier est celui des Prés-Saint-Jean. Le marché du matin est indigent. Le soir, des braises rougeoient pour un méchoui partagé ; du haut des fenêtres, quelques-uns regardent un spectacle modeste ; un limonaire mouline Les Amants de Saint-Jean, deux Vietnamiennes bavardent à l’écart, des adolescents se battent. Je sais qu’il faudrait attendre que « la mayonnaise prenne » mais il me revient, comme
un goût de rance dans la bouche, le souvenir du « contre-festival » d’Avignon auquel je participais, en 1971, dans le quartier de La Croix-des-Oiseaux. Vieille bête, il est temps que tu partes.

Un jour en Avignon

16 juillet. Après l’annulation du festival, une informalité inhabituelle flotte sur les débats du Parti socialiste, assez téméraire pour maintenir ses rencontres, mais en les déplaçant du Palais des Papes à la cour Saint-Charles. et transformés en forum sous la houlette d’Anne Hidalgo.
Ce n’est pas obligatoirement de la tribune improvisée que viennent les discours les plus virulents. Présents dans la salle, quelques éléphants en campagne s’acharnent sur « un protocole désastreux » : l’ancienne ministre Catherine Tasca, le sénateur Henri Weber. Plus poétique, le metteur en scène Michael Batz en appelle aux métaphores shakespeariennes contre « le premier gouvernement thatchériste » (et lui sait
de quoi il parle)…

Un soir en Auvergne

Saint-Amand-Roche-Savine, 18 juillet. Dans ce petit village d’Auvergne, investi de longue date par la Compagnie Jolie Môme, qui a fortement marqué de sa présence le mouvement des intermittents, le festival de vingt ans s’est transformé en forum politique. Non sans regrets exprimés par le maire du village, complice de longue date de la compagnie, qui craint de voir les habitants se désolidariser.
On sent, après l’annulation Avignon, d’Aix et des Francofolies, le « que faire ? » Les nouvelles de Chalon – alors à son début – témoignent de ruptures inquiétantes dans le théâtre de rue. Les Jolie Môme n’en démordent pas : seule la grève est efficace, et toutes autres actions artistiques ne seraient que diversions destinées à amuser la galerie…

Passage éclair à Strasbourg

1er août. Ici aussi les intermittents font entendre leur voix. Dans la capitale alsacienne, les grévistes ont repris l’idée du cri. Afin de mettre au jour leur lutte et leurs revendications, les grévistes strasbourgeois ont installé un chapiteau devant l’opéra, place Broegli. Ils se relayent pour maintenir une présence sous la toile et le soleil.
Au programme, discussions avec les curieux qui cherchent à en savoir plus sur l’intermittence. L’esprit est bon enfant, puisque c’est autour de boissons offertes, plutôt nécessaires par les températures caniculaires de l’été, que les discussions s’engagent. Les avis sont parfois contradictoires, entre ceux qui défendent leur gagne-pain et ceux qui veulent réfléchir sur l’état de la culture et de sa fameuse exception française.
Si dans la journée les « visiteurs » sont rares à s’arrêter sous le chapiteau de fortune, ils sont plus nombreux à se joindre aux grévistes pour les apéros et la séance de cri collectif. Sous le soleil de plomb, les intermittents trompent l’ennui en édifiant, au pied de la statue commémorant la libération de la cité bas-rhinoise, un monument au vivant. Faite de bric, de broc, de bois et de métal, l’œuvre évoque le caractère bouillonnant et chaotique de la vie. Ils invitent également les passants à contribuer à l’édification de ce monument. Pendus entre les arbres, les mots de la colère s’affichent sur des tissus blancs. T-shirts, serviettes… portent leurs lettres, enchaînant les slogans intermittents.
L’installation de cette agora au pied des marches de l’opéra a fait suite à une manifestation des précaires du spectacle. Ils ont obtenu l’autorisation de monter le chapiteau pour un mois… après on verra !

Au soleil du Larzac

8-9-10 août. Le mouvement des intermittents aura au moins gagné cette partie : la culture a cessé d’être marginale, sinon ignorée au sein des rassemblements altermondialistes ; trois débats au moins lui sont consacrés et voient s’agglutiner le public malgré la canicule… L’indéboulonnable Ralite en est une figure imposée, enflammant de
son lyrisme ceux qui ne connaissaient pas encore ses citations par cœur. Comme à Saint-Amand, le dilemme « grève ou autres actions » est au cœur du débat : certains commencent à douter du bien-fondé de l’arrêt de toutes manifestations en tous lieux. « Faut-il les traiter pour autant de jaunes ? », interroge pertinemment Chris Even, du CAES de Ris-Orangis. Sous le chapiteau d’Attac, où je suis invitée à intervenir, j’essaie d’élargir l’horizon du débat à l’interrogation sur les pratiques et les contenus.
À quelques encablures, le chapiteau de la coopérative co-errances ne désemplit pas, qui alterne projections – signalons en avant-premières, Attention danger travail
de Pierre Carles et Notes sur l’OMC de Vincent Glenn – et débats, notamment sur
les enjeux de la diffusion et la distribution des œuvres.
De l’autre côté de l’autoroute, le programme de la grande scène – mécénée par la FNAC ! – semble étrangement autiste aux débats qui agitent le monde culturel. Le Larzac a misé sur les concerts gratuits – notamment celui de Manu Chao – pour attirer le chaland militant qui, dans la journée, préfère s’intéresser aux débats. De quoi
donner du grain à moudre à ceux qui, contestant l’omniprésence des Manu Chao et autres Zebda dans les grandes messes altermondialistes, rappellent que la contestation n’est pas (non plus) une marchandise…
Si l’on veut dépasser les slogans, tout est encore à forger. La préparation du Forum social européen à Paris montre qu’il faudra encore beaucoup d’échanges, de débats et d’écrits pour que des réflexions pertinentes sur la place de l’art et de la culture s’imposent au sein du mouvement. Le chantier reste balbutiant…

États d’urgence à Lussas

17-20 août. L’ambiance est studieuse aux États d’urgence, organisés dans le cadre des États généraux du documentaire à Lussas, par le groupe de réalisateurs signataires de l’appel du 26 juillet contre le protocole. Il n’a pas été question d’annuler ce festival militant, proposant une programmation étoffée et riche, et qui a laissé place à des
commissions de travail et des débats vespéraux sur les conditions de production et de diffusion du documentaire, et, à l’initiative d’Anne Toussaint, sur les politiques culturelles.
Les méninges chauffent pour des croisements fructueux. Outre le nouveau protocole régissant l’indemnisation du chômage, le milieu documentariste est fortement agité par des questions spécifiques : le Conseil d’État vient d’avaliser le classement indécent de Popstars en « œuvre », et les relations des auteurs avec la société censée les défendre, la SCAM, qui a entériné ce classement, sont conflictuelles2. Par ailleurs, les États d’urgence se sentent un peu confinés : les commissions travaillent, les débats font surgir de nombreuses questions, mais le festival se déroule comme si de rien n’était, laissant sa marge s’agiter. La contestation est acceptée, mais assagie, et à sa place :
l’irruption trublionne (pas toujours habile) des Précaires associés de Paris fut ressentie comme une agression…
Groupes de travail et débats n’en seront pas moins secoués par des interventions iconoclastes et fortes, comme celle de Marie-José Mondzain, philosophe. Dans l’univers de l’image, entendre longuement parler de la part invisible du travail de l’artiste offrait une bouffée d’oxygène indispen-sable. De même il était bon d’entendre rappeler quelques évidences dont celle-ci : l’ennemi commun et la situation d’urgence ne doivent pas masquer les divergences, les différences, et aboutir à du plat consensus. Jamila El-Idrissi, d’URFIG3 aura également fait profiter des réalisateurs souvent médusés de sa connaissance approfondie des risques que comporte l’accord général sur le commerce et les services pour l’ensemble des secteurs culturels.
C’est aussi dans le milieu du documentaire que se sont forgées, caméra au poing, des armes spécifiques devenues centrales dans le combat des intermittents : les films, Nous avons lu le protocole et Virus 31, très bien placés au box-office de l’été.

1. Lire en page 20 l’article sur le Parlement pour la démocratie culturelle.
2. Jacques Barsac, président de la SCAM, a depuis démissionné, l’assemblée générale ayant refusé d’approuver les comptes. Non sans avoir lancé au passage des accusations venimeuses contre les auteurs contestataires rassemblés au sein du CARDO, et manifesté un souverain mépris vis-à-vis de tout ce qui s’écarte des formatages télévisés, notamment le documentaire de création.
3. Unité de recherche, de formation et d’information sur la globalisation.