Deux numéros passionnants sur l’art en banlieue !

Il y a trois mois, nous sortions le premier numéro d’un chantier en deux volets, pour revenir sur la question des banlieues sous l’angle de l’action artistique.

Un chantier qui, loin d’être un simple coup de projecteur pour apaiser les consciences, montre ce que des investissements artistiques et humains peuvent rendre possible en matière de lien social, de construction de soi et de création collective.
Voilà pourquoi nous intitulons cette dernière parution « L’art en banlieues/Contre-feux II : POSSIBLES ». Après un tour d’horizon, et des constats, le champ des possibles.

Les quartiers, la plupart du temps décrits comme désolés, recèlent de nombreuses équipes et initiatives culturelles. Beaucoup y sont installées de longue date, en dépit de nombreuses difficultés, et leurs travaux témoignent d’une richesse et diversité culturelles indéniables.
Les parcours de personnalités travaillant depuis des années sur le terrain, comme Nadine Varoutsikos (L’ARC, scène nationale du Creusot), Armand Gatti (La Maison de l’Arbre à Montreuil), Kazem Sharyari (qui mène des ateliers d’écriture en banlieues) et Guy Benisty (Githec à Pantin), nous donnent à comprendre ce qui a changé, et ce qui permet un travail culturel dépassant la simple fonction « d’apaiseur de tensions ».
On y trouve aussi un retour analytique sur les émeutes de novembre au travers des articles de Marc Le Glatin (directeur du théâtre de Chelles) et de Lucien Kroll (architecte).

Nombre d’œuvres « savantes » puisent aux sources « populaires ». Nous revenons sur l’opposition entre ces termes, question cruciale pour l’intervention artistique en banlieue.
Doit-on privilégier les formes d’expression populaire, ou diffuser largement la culture « classique » ?
Les paroles de Fabien Barontini (directeur de « Sons d’hiver »), du musicien Marc Perrone, de Gilbert Bourebia (directeur de Mystère Bouffe) et celle de Michel Roger (Cie Jolie Môme), montrent que ce clivage est en grande partie artificiel et instrumentalisé par le politique.

Une large place est laissée aux expériences nouvelles, comme celles de la Machinante à Montreuil, de l’Espace Khiasma aux Lilas, d’Anis Gras à Arcueil, du théâtre de la Cité à Marseille, ou du Crieur de Saint-Herblain.

Les rubriques Horschamp font la part belle à ce qui se fait en dehors de l’Hexagone : de l’Allemagne à Tokyo, en passant par la Biélorussie. Ceux qu’intéresse la vie des revues se passionneront pour l’entretien avec l’équipe de Mouvements, qui retrace l’histoire de la revue et ses objectifs. Sans oublier la retranscription des actes de la soirée Éducation populaire à la Belle Étoile avec Gabriel Monnet et Joël Kerouanton.